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« Récupérer la mémoire historique » par la loi ? L'impossible justice transitionnelle espagnole
In: Parlement(s): revue d'histoire politique, Band HS 15, Heft 3, S. 87-105
ISSN: 1760-6233
Depuis les années 1980, les expériences de justice transitionnelle ont conduit à une révision de l'articulation de la politique et de la justice. En Espagne, là où la loi d'amnistie de 1977 inscrivait la question de la paix et de la réconciliation dans un registre politique qui excluait la question des poursuites judiciaires, la revendication de son abrogation qui s'élève depuis les années 2000 relève d'une logique où la justice serait à la fois vecteur de paix et de vérité historique sur le passé. La justice transitionnelle se propose alors de lier ce que la loi d'amnistie avait précisément délié, la recherche de la vérité par la justice étant ici identifiée à un progrès démocratique.
Phryné PIGENET, Catalans malgré tout. L'exil catalan en France au XX e siècle : histoire et mémoire , Toulouse, Éditions Trabucaire, 2017, 288 p
In: Le mouvement social, Band 271, Heft 2, S. IX-IX
ISSN: 1961-8646
M aitane O stolaza , La Terre des Basques : naissance d'un paysage (1800-1936), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2018, 334 p., ISBN 978-2-7535-7463-2
In: Revue d'histoire moderne et contemporaine, Band 66-4, Heft 4, S. 182-184
ISSN: 1776-3045
Gabriel Sansano, Isabel Marcillas Piquer, Juan-Boris Ruiz-Núñez (éd.), Història i poètiques de la memòria
In: Mélanges de la Casa de Velazquez, Heft 49-1
ISSN: 2173-1306
L'histoire au risque du récit
In: Revue d'histoire moderne et contemporaine, Band 65-2, Heft 2, S. 68-77
ISSN: 1776-3045
Je propose un retour sur expérience, celle qui m'a vu me confronter à un manuscrit inédit à vocation littéraire racontant, dans les années 1960, l'histoire d'hommes aux prises avec le système de répression franquiste, après la guerre civile espagnole. Le récit que je fis de cette aventure se présenta sous forme d'une enquête qui chercha à démêler le vrai du faux, prise dans l'inextricable labyrinthe que l'auteur – un anonyme – avait élaboré. Mais que faire d'un tel écrit qui prétendait être un témoignage, sinon le premier, d'événements à peine connus dans les années de sa rédaction ? Les impasses d'une enquête jamais aboutie me conduisirent à abandonner le parti pris de la véridicité du récit pour l'aborder sous un jour nouveau qui considérait la valeur mémorable du roman, celle par laquelle des faits sont consignés non pas pour décrire une réalité historique, mais pour suggérer des images dont le lecteur se souvienne. Ce déplacement changea progressivement l'écriture de l'histoire que je me proposais de conduire. J'acceptai de courir le risque du récit en histoire.
Un holocauste espagnol ?: À propos de : PAUL PRESTON, Une guerre d'extermination, Espagne 1936-1945 , [2012], Paris, Belin, 2016, 891 p., ISBN 978-2-7011-9621-3
In: Revue d'histoire moderne et contemporaine, Band 65-1, Heft 1, S. 175-181
ISSN: 1776-3045
Hugo GARCIA, Mercedes YUSTA, Xavier TABET et Cristina CLIMACO (dir.). – Rethinking Antifascism. History, Memory and Politics, 1922 to the Present , New York, Berghahn Books, 2016, 350 p
In: Le mouvement social, Band 261, Heft 4, S. VI-VI
ISSN: 1961-8646
De la ruine-mémorial à la ruine-trace: La place des désastres guerriers dans la conscience historique européenne
In: Le débat: histoire, politique, société ; revue mensuelle, Band 198, Heft 1, S. 162-170
ISSN: 2111-4587
L'Espagne entre deux transitions ? De la mémoire de la guerre civile à celle de l'après-guerre (1975-2007)
In: Histoire_372Politique: politique, culture, société ; revue électronique du Centre d'Histoire de Sciences Po, Band 29, Heft 2, S. 60
ISSN: 1954-3670
L'Espagne entre deux transitions ? De la mémoire de la guerre civile à celle de l'après-guerre (1975-2007)
International audience ; Depuis la fin de la dictature franquiste en 1975, le régime démocratique espagnol s'est efforcé de mener à bien une politique de réconciliation de la guerre civile. Trois conditions dictent cet agenda politique : le désir des anciens adversaires de reconstruire quelque chose ensemble, l'assouvissement de la soif de justice et le règlement de la question du passé. En Espagne, le régime démocratique remplit peu ou prou la première condition car, à partir de 1956, un pacte modernisateur fut conclu entre les enfants du franquisme et ceux des républicains, qui fonctionna à plein à partir de 1975. Le désir de justice ne fut que partiellement assouvi par la loi d'amnistie générale de 1977 qui ne remettait pas en question la valeur juridique des décisions des tribunaux franquistes. En revanche, la question de la réévaluation du passé demeura entière. À cette époque, dans la plupart des pays d'Europe occidentale, le passé de la Seconde Guerre mondiale posait question. En France, le récit résistantialiste hégémonique fut supplanté par la réflexion sur la Shoah, devenue centrale, et par celle sur la collaboration dans la politique de déportation. Rappelons également la grande vague de procès qui, de l'Italie à l'Allemagne, fit l'actualité des années 1990. L'Espagne, du fait de sa politique de neutralité pendant la Seconde Guerre mondiale, n'était pas concernée par cette vague de questionnements. C'est pourquoi la réévaluation du passé s'y posait de manière singulière 1. En effet, le régime franquiste avait enfermé le pays dans une logique revancharde qui entretint artificiellement une culture de la paix armée, c'est-à-dire un haut degré de mobilisation politique et idéologique légitimé par la participation active de l'Espagne à la guerre froide. À partir de 1975, le régime démocratique n'entendait pas que la rupture symbolique avec la dictature fût consommée et se refusait par conséquent à un quelconque droit d'inventaire. La pérennisation de la guerre froide favorisa certainement le processus de ...
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Spain enters into two transitions? From the memory of the civil war to the post-war war (1975-2007) ; L'Espagne entre deux transitions ? De la mémoire de la guerre civile à celle de l'après-guerre (1975-2007)
Since the end of the Franquist dictatorship in 1975, the Spanish democratic regime has tried to achieve a policy of reconciliation of the civil war. This political agenda is dictated by three conditions: the desire of former opponents to rebuild something together, the relaxation of the thirst of justice and the resolution of the question of the past. In Spain, the democratic system met little or less the first condition because, from 1956 onwards, a modernised pact was concluded between the children of Franquism and those of the republican, who had been in full operation since 1975. The desire for justice was only partially relaxed by the 1977 General Amnesty Law, which did not call into question the legal value of the decisions of the Francoist courts. On the other hand, the question of revaluation of the past remained unresolved. At that time, in most Western European countries, the past of World War II raised questions. In France, the resistance hegemonic narrative was superseded by the debate on the Shoah, which had become central, and the debate on cooperation in deportation policy. It should also be remembered that, from Italy to Germany, there has been a great wave of legal proceedings which have been brought to light in the 1990s. Spain, because of its policy of neutrality during World War II, was not affected by this wave of questions. For this reason, the revaluation of the past took place in a singular manner 1. Indeed, the Francoist regime had locked the country into a revancharde logic that artificially nurtured an armed peace culture, i.e. a high degree of political and ideological mobilisation legitimised by Spain's active participation in the Cold War. As of 1975, the democratic regime did not intend that the symbolic break with dictatorship would be consumed and therefore denied any right of inventory. The continuation of the Cold War certainly fostered the process of democratisation, as the country was firmly in the Western and capitalist camp, without any communist influence. But, in turn, ...
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L'Espagne entre deux transitions ? De la mémoire de la guerre civile à celle de l'après-guerre (1975-2007)
International audience ; Depuis la fin de la dictature franquiste en 1975, le régime démocratique espagnol s'est efforcé de mener à bien une politique de réconciliation de la guerre civile. Trois conditions dictent cet agenda politique : le désir des anciens adversaires de reconstruire quelque chose ensemble, l'assouvissement de la soif de justice et le règlement de la question du passé. En Espagne, le régime démocratique remplit peu ou prou la première condition car, à partir de 1956, un pacte modernisateur fut conclu entre les enfants du franquisme et ceux des républicains, qui fonctionna à plein à partir de 1975. Le désir de justice ne fut que partiellement assouvi par la loi d'amnistie générale de 1977 qui ne remettait pas en question la valeur juridique des décisions des tribunaux franquistes. En revanche, la question de la réévaluation du passé demeura entière. À cette époque, dans la plupart des pays d'Europe occidentale, le passé de la Seconde Guerre mondiale posait question. En France, le récit résistantialiste hégémonique fut supplanté par la réflexion sur la Shoah, devenue centrale, et par celle sur la collaboration dans la politique de déportation. Rappelons également la grande vague de procès qui, de l'Italie à l'Allemagne, fit l'actualité des années 1990. L'Espagne, du fait de sa politique de neutralité pendant la Seconde Guerre mondiale, n'était pas concernée par cette vague de questionnements. C'est pourquoi la réévaluation du passé s'y posait de manière singulière 1. En effet, le régime franquiste avait enfermé le pays dans une logique revancharde qui entretint artificiellement une culture de la paix armée, c'est-à-dire un haut degré de mobilisation politique et idéologique légitimé par la participation active de l'Espagne à la guerre froide. À partir de 1975, le régime démocratique n'entendait pas que la rupture symbolique avec la dictature fût consommée et se refusait par conséquent à un quelconque droit d'inventaire. La pérennisation de la guerre froide favorisa certainement le processus de démocratisation, dans la mesure où le pays se plaçait résolument dans le camp occidental et capitaliste, à l'écart de toute influence communiste. Mais, en retour, ce contexte empêcha les Espagnols de « désarmer » la paix civile, de « démanteler la figure de l'ennemi » selon l'expression de John Horne 2. La politique de réconciliation unilatérale qui en résulta fut forcément boiteuse car elle ne se fonda nullement sur la nécessité d'une réévaluation du passé. Le concept de paix civile construit dans les années de la transition fut, selon l'heureuse expression de Manuel Reyes Mate, une « réconciliation extorquée » qui prétendait dresser un 1 Joan Ramon Resina, Ulrich Winter, Casa encatada. Lugares de memoria en la España constitucional (1978-2004), Francfort, Vervuert, 2005. 2 John Horn, « Guerres et réconciliations européennes au XX e siècle », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, n° 104, décembre 2009.
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Belchite, entre lieu de mémoire et lieu de reconnaissance (1937-2013)
International audience ; Situé à 40 kilomètres au sud-est de Saragosse, Belchite est un gros bourg au coeur d'une contrée qui n'a rien du paysage verdoyant de la vallée de l'Èbre : passé les contreforts qui bordent la vallée, la campagne de Belchite est un plateau calcaire d'une extrême aridité, balayé par les vents où coulent de maigres ruisseaux. La dureté que dégagent ces paysages semi-arides ne manque pas d'impressionner le visiteur, encore accrue par le paysage de devastation : en effet, Bechite fut le lieu d'une célèbre bataille de la guerre civile espagnole, à l'été 1937, qui situa cette localité sur une ligne de front mouvant. La vague de violence qui s'abattit alors sur ce village fut exceptionnelle à bien des égards puisqu'il connut en quelques années un combat qui détruit une grande partie de son bâti, trois vagues de répression, l'exode et le dénuement extrême de ses habitants, une reconstruction lente marquée par l'usage systématique du travail forcé, la relégation et l'exil de nombreux habitants, l'émigration économique d'autres. Mais ce qui rend surtout ce cas singulier, ce sont les marques visibles que l'événement violent laissa imprimées sur le village : ses ruines furent volontairement conservées. Belchite est ainsi le premier village-martyr de l'histoire européenne : il inaugure une longue série de ruines de guerre conservées après le second conflit mondial parmi lesquelles figurent Oradour-sur-Glane, la Frauenkirche à Dresde, la cathédrale de Coventry, l'Église-du-Souvenir à Berlin, etc. Après guerre, Belchite s'imposa comme un lieu de mémoire central du franquisme. À ce titre, il n'a cessé de constituer une source d'embarras pour les politiques mémorielles de la démocratie. Mais au-delà de l'étude des usages politiques des ruines, relativement classique dans l'historiographie de la mémoire, Belchite présente l'intérêt d'être le lieu d'une experience directe et sensible de la guerre qui favorise l'expression des mémoires collectives. Ce cas permet donc d'évaluer les modes d'articulation des mémoires individuelles ou familiales et de la mémoire historique, conduisant à infirmer l'idée d'une opposition radicale entre ces deux niveaux 1. En 1 L'expression de « mémoire historique » renvoie ici aux travaux de Marie-Claire Lavabre qui la définit comme l'ensemble des usages politiques du passé. « Sociología de la memoria y acontecimientos traumáticos », in Julio AROSTEGUI, François GODICHEAU (dir.), Guerra Civil. Mito y memoria, Madrid, Marcia Pons, 2006, p. 31-55.
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Belchite, entre lieu de mémoire et lieu de reconnaissance (1937-2013)
International audience ; Situé à 40 kilomètres au sud-est de Saragosse, Belchite est un gros bourg au coeur d'une contrée qui n'a rien du paysage verdoyant de la vallée de l'Èbre : passé les contreforts qui bordent la vallée, la campagne de Belchite est un plateau calcaire d'une extrême aridité, balayé par les vents où coulent de maigres ruisseaux. La dureté que dégagent ces paysages semi-arides ne manque pas d'impressionner le visiteur, encore accrue par le paysage de devastation : en effet, Bechite fut le lieu d'une célèbre bataille de la guerre civile espagnole, à l'été 1937, qui situa cette localité sur une ligne de front mouvant. La vague de violence qui s'abattit alors sur ce village fut exceptionnelle à bien des égards puisqu'il connut en quelques années un combat qui détruit une grande partie de son bâti, trois vagues de répression, l'exode et le dénuement extrême de ses habitants, une reconstruction lente marquée par l'usage systématique du travail forcé, la relégation et l'exil de nombreux habitants, l'émigration économique d'autres. Mais ce qui rend surtout ce cas singulier, ce sont les marques visibles que l'événement violent laissa imprimées sur le village : ses ruines furent volontairement conservées. Belchite est ainsi le premier village-martyr de l'histoire européenne : il inaugure une longue série de ruines de guerre conservées après le second conflit mondial parmi lesquelles figurent Oradour-sur-Glane, la Frauenkirche à Dresde, la cathédrale de Coventry, l'Église-du-Souvenir à Berlin, etc. Après guerre, Belchite s'imposa comme un lieu de mémoire central du franquisme. À ce titre, il n'a cessé de constituer une source d'embarras pour les politiques mémorielles de la démocratie. Mais au-delà de l'étude des usages politiques des ruines, relativement classique dans l'historiographie de la mémoire, Belchite présente l'intérêt d'être le lieu d'une experience directe et sensible de la guerre qui favorise l'expression des mémoires collectives. Ce cas permet donc d'évaluer les modes d'articulation des ...
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